mardi 21 juin 2011

Y-a-t-il une théorie du complot?

L’édito de samedi 18 juin dans le quotidien Le Nouvelliste écrit par Benoit Pelletier l’ex-ministre des affaires intergouvernementales vantant les mérites d'Amir Khadir m’a amené à me poser cette question. 

Se pourrait-il que les opposants à toute remontée potentielle du souverainisme au Québec fassent des pieds et des mains pour nuire à celle-ci?  

Une des options des fédéralistes est de diviser le clan souverainiste pour régner en maître.  Comment y arriver?  Fort simple. Il suffit de donner tout l’espace disponible dans de grands quotidiens à toutes les sorties d’un Amir Khadir.  Dernièrement le député Khadir a fait la une de La Presse deux fois plutôt qu’une lors de ses échanges avec Lucien Bouchard en commission parlementaire et sa déclaration contre la monarchie.  Aux yeux des plusieurs souverainistes, cette façon d’agir plaît énormément. Malgré tous ses défauts Amir Khadir représente ainsi selon eux, la nouvelle façon de faire de la politique.  Selon les opposants à la souveraineté, plus Québec Solidaire grugera des votes souverainistes, plus le Parti Québécois s’affaiblira laissant ici toute la place au Parti Libéral. Diviser pour régner.

L’autre option consiste à talonner les « belles-mères » pour leur soutirer une déclaration par des questions obligeant souvent une réponse qui sera en contradiction avec la position du Plan Marois.  En agissant ainsi, on a tous les ingrédients nécessaires pour laisser planer le doute ou la conviction qu’il y a de la bisbille au PQ.  Les nombreux articles dans les quotidiens en font foi. L’opinion de l’électorat volatile, réconfortée par des articles, des enquêtes journalistiques parfois bidons, se laisse berner et manipuler sans le savoir ni le vérifier.

En ce sens je suis convaincu qu’il y a bel et bien une théorie du complot. Cela ne s’arrête pas là.

Quand notre sport national se mêle de politique.

Lorsque George Gillett a voulu vendre le Canadiens de Montréal, les premiers intéressés pour acquérir le club était Québécor.  PKP a reçu rapidement de l’opposition venant de l’establishment anglophone (Power Corp, Bell, RDS et Molson) qui a provoqué une surenchère qui écarta Pierre-Karl Péladeau de la course. 

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi voulait-on nuire à ce qu’un Québécois francophone puisse acquérir le Club des Glorieux? Les Canadiens de Montréal est un club qui appartenait aux anglos du west island et il n’est absolument pas question qu’il passe aux mains d’une entreprise francophone.

C’est à partir de ce moment que PKP se tourna vers Québec pour tenter d’acquérir un club de hockey.  Pourquoi? Tout simplement parce que Québécor se prépare à lancer dès cet automne son propre réseau des sports.  Une affaire de convergence. 

Tous savent qu’il y a un débat qui titille la population québécoise; celui de la présence dans la ligue nationale d’un club à prédominance francophone.  Imaginez la force qu’aurait un tel club sur l’identité québécoise et sur le sentiment d’appartenance à notre culture.  L’establishment anglophone craint aussi une telle transaction.

Il ne faut donc pas se leurrer, le retour des Nordiques à Québec et appartenant à Québécor qui en contrôlerait la diffusion exclusive aurait un impact financier très négatif sur celui de Montréal (population urbaine et effectif de joueurs de moins en moins francophones).  La venue d’un club à Québec déclencherait une remontée spectaculaire de l’identité québécoise et politiquement cela aurait des incidences directes et immédiates sur l’électorat.

Pour contrer en partie cette éventualité d’une acquisition par Québécor, notre establishment anglophone prépare son offensive. En février 2011, Power Corp. s’est porté acquéreur de 25% des actions des Remparts de Québec (possiblement le club ferme des futurs Nordiques)  ainsi que d’une station de radio de Québec. Comment seront les négociations entre ces deux féroces adversaires financiers pour la location de la patinoire pour les Remparts?

Tout ce remue ménage nous amène à la fameuse loi si controversée qui aurait protégé Québécor de poursuites judiciaires que monsieur Labeaume aurait voulu faire adopter avant la fin de la session parlementaire.  Les libéraux, tout aussi divisé sur la question que les péquistes, cherchent une porte de sortie sans en devoir payer le prix comme ce fut le cas au Parti Québécois.
Y-a-t-il urgence maintenant qu’on sait que les Trashers d’Atlanta s’en vont à Winipeg?
Les prochains mois seront riches en rebondissements, j’en suis certain.
Et vous, vous y croyez au complot?
Roger Kemp, Trois-Rivières, 21 juin 2011.

jeudi 16 juin 2011

Air-Canada, un mauvais exemple

Le gouvernement majoritaire de Steven Harper s’est prévalu de son pouvoir de force pour inciter les parties dans le conflit chez Air Canada à conclure une entente sinon le gouvernement appliquerait le projet loi spécial qu’il avait déposé.  Selon le gouvernement, il devenait impératif de régler ce conflit car cela pouvait nuire à l’économie du pays.
Cette déclaration de monsieur Harper m’a fait sursauter.  Je comprends très bien que le conflit chez Air Canada a une certaine influence sur l’économie mais est-ce à ce point dramatique que cela demande le dépôt d’une loi spéciale?  Si vous répondez oui à cette question, laissez-moi vous poser une autre question.  Quel secteur de notre industrie a le plus d’impact négatif sur l’économie du pays? Le transport aérien, le transport maritime ou le transport terrestre. 
Les statistiques révèlent que selon le tonnage transporté, le transport terrestre domine largement les deux autres.  Ce qu’il y a de commun à ces trois secteurs du transport des marchandises c’est l’importance de la quantité de pétrole nécessaire pour fonctionner.  Le prix du pétrole à la pompe a donc une très grande influence sur l’économie canadienne, beaucoup plus que le conflit chez Air-Canada. 
En ce sens pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas menacé par une loi spéciale les pétrolières de baliser la hausse des prix à la pompe en regard du prix du baril de pétrole lorsqu’on a connu les hausses fulgurantes du prix du baril? 
Le prix du pétrole influence non seulement les coûts du transport des marchandises mais aussi les coûts de production de ceux-ci.  On a qu’à regarder la fluctuation des prix à la consommation des produits alimentaires.  En un an ces prix ont augmenté de 23%.  Ce marché des produits alimentaires est directement conditionné au prix du pétrole.
À quand une loi cadre pour contrôler les appétits voraces des pétrolières?
Roger Kemp, Trois-Rivières, 16 juin 2011.

lundi 13 juin 2011

La manipulation politique continue.

Un commentaire de Robert Barberis-Gervais sur vigile écrit à la suite d’un commentaire de Richard LeHir (Un titre du Devoir qui induit en erreur) m’a rejoint. Je me permets de vous le partager et j’ai rajouté quelques notes personnelles de renforcement. Cà va comme suit :
Dans une analyse publiée dans La Presse du samedi 10 juin intituléeLe PQ a gaspillé son avance www.cyberpresse.ca Denis Lessard écrit :
"Il y a six mois, Jean Charest avait l’air d’un chef condamné. À la fin de la session, en décembre, malmené par les journalistes, il a reconnu que l’année avait été fort éprouvante. Son gouvernement était mal en point -deux ministres avaient dû démissionner- alors que des allégations de favoritisme planaient au dessus de leur tête.
À l’Assemblée Nationale, les libéraux avaient peine à se dépêtrer des allégations faites à la commission Bastarache sur la nomination des juges. On nageait dans les accusations de favoritisme dans l’attribution des permis de garderie. L’opposition associait sans hésiter les libéraux à la mafia et Jean Charest au « parrain » pendant que s’ajoutaient les (250,000 ndlr) noms à la pétition électronique qui réclamaient sa démission. (…)
L’étonnant réalignement des planètes, six mois plus tard, devrait imposer une bonne dose d’humilité à l’industrie, pourtant florissante, du commentaire politique. Elle était déjà mal en point ce printemps -personne, avant les sondeurs, n’avait vu la fulgurante montée du NPD dans la campagne fédérale. (…)" (fin de la citation)  Il n’aura fallu qu’une élection fédérale pour renverser les tendances.
Denis Lessard se lance dans le commentaire politique et a le culot de faire l’éloge des sondeurs. Tout le monde devrait savoir le rôle qu’a joué un sondage CROP-La Presse bidon dans ce qu’il appelle "la fulgurante montée" du NPD.CROP n’a pas "vu" "la fulgurante montée du NPD dans la campagne fédérale" : CROP a contribué à la créer de toutes pièces dans un des plus étonnants phénomènes de manipulation de l’histoire politique canadienne et québécoise.Et on recommence. Après qu’un autre sondage récent CROP ait amplifié une tendance déjà existante, les sondages sont en train de répéter le coup avec François Legault. Même Le Devoir se permet un titre qui induit en erreur.
Ça va arrêter quand ces manipulations? Ces sondages manipulateurs que nous dénonçons sont une menace pour la démocratie. Le problème c’est que nous n’avons pas un media de masse pour les neutraliser. Ni une législation adéquate pour encadrer les sondeurs.
La Presse et Le Soleil qui travaillent pour Paul Desmarais, l’ennemi des indépendantistes, ont beaucoup plus d’impact et d’influence que nous qui sommes dans ce que Denis Lessard a appelé "l’industrie florissante du commentaire politique". Il est désormais assuré que les opposants à l’indépendance du Québec savent comment nous court-circuiter. Soyez assuré qu.ils ne lâcheront pas le morceau.  Ils savent maintenant comment manipuler le vote volatile et l’emmener là où ils veulent qu’il aille. La preuve est faite. Et nous continuons à tomber dans leurs pièges.
Voilà où nous mène d’élire des gouvernements majoritaires, ils font à leur guise sans que l’on ne puisse rien faire. 
Roger Kemp,  13 juin 2011.