dimanche 31 juillet 2011

Le respect une question d'éducation

Il fut une époque où certain sujet était dans nos familles passablement tabou.  Un de ceux-ci était l’éducation de la sexualité de nos enfants.  L’emprise de l’église sur nos mœurs était telle qu’il ne fallait pas aborder ce sujet avec nos enfants du moins pas avant l’atteinte de la majorité.
Un jour mon frère aîné âgé à ce moment de douze ans, pour se montrer intéressant à mes yeux me pointe du doigt notre grande sœur et d’un ton rieur se moque du ventre protubérant qu’elle a.  Il faut savoir qu’elle était enceinte et qu’elle allait accoucher dans les jours suivants.
Ma mère ayant vu et entendu mon frère se moquer ainsi de sa sœur plutôt que de répliquer ipso facto à cette moquerie, alla plutôt voir son mari assis au salon comme à tous les jours depuis son accident au cerceau le paralysant à demi et le condamnant à son fauteuil de coin du salon.
Mon père reçu la doléance de ma mère mais ne répliqua pas immédiatement à la chose préférant se garder le bon moment pour faire la leçon à mon frère.
Celle-ci se présenta au souper.
Mon père assis à la table de la cuisine fit asseoir mon frère devant lui.  Devant tous, au début du repas, pointa d’un geste rapide mon frère et lui demanda de réciter un « Je vous salue Marie ». Mon frère demanda pourquoi et mon père toujours en le pointant lui répéta encore une fois de réciter la prière.  Mon frère continua à demander pourquoi mais devant l’insistance de mon père, il s’exécuta.
Il entreprit ladite prière : Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous et Jésus le fruit de vos entrailles est béni…  Mon père l’arrêta et lui demanda de répéter la dernière phrase.  Mon frère répéta « et le fruit de vos entrailles est béni.  Mon père dit d’une voix forte et autoritaire à mon frère : Tu sais ce que veux dire les mots, le fruit de vos entrailles est béni?  Avant même que mon frère ne réponde, mon père dit : Cela veut dire qu’il ne faut pas se moquer du corps d’une femme portant dans son ventre un enfant à naître.  Ce que ta sœur porte en elle mérite tout le respect qu’il faut.  Mon enfant plus jamais tu te moqueras d’une femme enceinte, c’est compris demanda-t-il? 
Mon frère hocha la tête en signe de compréhension.  Cette leçon fut aussi un message pour nous tous assis autour de la table.  Notre père malgré sa maladie avait cette capacité de bien démontrer la philosophie de vie que nous devions tous avoir.  Que la sexualité menant à la création d’un être vivant ne mérite pas des moqueries.
Le message était sans équivoque.

mercredi 27 juillet 2011

Faire autrement pour s'intéresser

Dans un article du Le Devoir paru le 11 juin dernier, Antoine Robitaille s’interrogeait sur les raisons de la désaffection des gens à la chose politique.  J’aimerais apporter ma contribution à son analyse. 
Premièrement selon moi, ce désintéressement commence d’abord à l’école.  Il est particulièrement difficile de permettre aux jeunes de recevoir de l’information politique de la part des acteurs politiques à l’école.  Un parti politique ne peut présenter son programme dans le milieu scolaire, les directions d’écoles et des commissions scolaires refusent systématiquement cette approche politique sous la raison de ne pas favoriser tel ou tel parti par rapport à un autre. C’est aussi vrai au CÉGEP qu’à l’université.  C’est malheureux, si nos jeunes pouvaient être sensibilisés dès le secondaire à la chose politique, nous aurions probablement plus d’engouement de leur part à la chose politique qu’actuellement. En refusant ainsi aux jeunes cette information, ne soyons pas surpris qu’ils s’en désintéressent une fois arrivé en âge de voter. Faire de la politique autrement ne voudrait-il pas dire commencer à instruire notre jeunesse à la chose politique?
Deuxièmement, je pense que le désintéressement est fortement la résultante du traitement que les medias font de la politique.  Pour une question de tirage, de rentabilité, les medias ne cherchent que les scandales, la polémique.  Quand il y a une campagne électorale, on porte la couverture de cette campagne que sur les chefs, très peu ou à peu près pas sur le programme des partis politiques.  Une campagne électorale est devenue un concours de popularité.  On utilise à outrance les sondages ce qui fait que la population ne va que se fier qu’à ces sondages pour se faire une idée.  Elle ne sera pas tenter de faire plus d’effort pour aller chercher ailleurs toute l’information utile à sa prise de décision.  On s’en remet qu’aux journalistes qui,  de par leurs propos, leurs opinions, parfois biaisés, vont influencer le vote de celle-ci. L’opinion du journaliste émise est la sienne ou souvent celle de ses patrons.  Ai-je besoin de faire un dessin?
La manipulation médiatique est à mon avis à l’origine de ce désintéressement.  Si l’on veut faire de la politique autrement, il faudra aussi faire du journalisme autrement.  Il est encore temps de changer notre façon de faire.

lundi 25 juillet 2011

Salut Jack!

Comme beaucoup de gens suite à l’annonce par Jack Layton de l’apparition d’un nouveau cancer, on ne peut qu’avoir de la sympathie envers un combattant comme lui.  Nos meilleurs vœux l’accompagnent.
Ceci dit, que doit-on en penser? 
D’abord, en tant que travailleur dans le domaine des soins palliatifs, je ne suis pas surpris outre mesure de l’apparition d’un nouveau cancer.  Son cancer de la prostate, avant même son traitement, avait sûrement déjà créé des métastases latentes dans son organisme qui se sont réveillées dernièrement.  C’est souvent ce qui se produit dans le corps humain lorsqu’un cancer est décelé, c’est souvent la métastase, parfois plus virulente, qui l’emportera sur le patient et non le premier cancer décelé.  Le phénomène inverse est aussi plausible.  On découvre d’abord le cancer fait par la métastase mais on ne trouve pas la source originale.
Celui qui doit se préparer à la suite des choses, c’est Jack lui-même.  Il faudra qu’il puise toute l’énergie qu’il lui reste pour combattre la maladie, mais il faudra aussi qu’il se prépare à l’autre éventualité d’un non-retour à la santé.  À mes yeux, ce n’est pas de s’avouer vaincu que d’agir en ce sens, au contraire c’est faire preuve de cran et de réalisme. Lui et son entourage en sortiront gagnant d’adopter une telle attitude.
Quelle leçon doit-on retirer de cette annonce?
Deuxièmement sur le plan politique, cela nous ouvre la porte à une discussion en profondeur sur notre façon de faire de la politique.  Cela démontre à quel point notre système démocratique est faible quand il repose essentiellement sur la perception de l’image du chef d’un parti dans, et par les medias. Il faut revoir notre système démocratique de fond en comble.  Les résultats des élections fédérales seront la démonstration sans équivoque de notre faiblesse démocratique.  Tous seront d’accord à dire que le 2 mai dernier, le Québec a voté massivement et majoritairement pour « Jack, le bon Jack » beaucoup plus que pour le NPD et son programme. En supposant qu’il ne soit plus là, serons-nous aussi enclin à donner notre vote à ce même parti sans Jack à la tête?  Je serais curieux de voir un sondage en ce sens.
À quoi ressemblera l’opposition sans son chef?  Sera-t-elle aussi efficace?  Il est assez curieux de réaliser qu’à l’ouverture de la prochaine session parlementaire à la Chambre des Communes, les trois partis d’opposition seront représentés par des chefs par intérim.     

dimanche 17 juillet 2011

Arrêtons nos querelles

Notre premier devoir comme souverainiste ou indépendantiste est de s'assurer qu'à la première occasion lors d'une élection provinciale nous puissions mettre à la porte le Parti Libéral de Jean Charest. 
Il faut que cessent nos querelles sur la place publique et apprenons à laver notre linge en famille.  À agir comme nous le faisons, nous donnons toutes les munitions qu'il faut à nos adversaires (Libéraux, adéquistes ou de la possible coalition) de démontrer que nous ne sommes pas encore assez matures pour se prendre en main. Question de solidarité, on repassera.
Selon moi, lors des deux derniers référendums (1980 et 1995) c'est notre stratégie de communication qui a fait défaut permettant aux opposants de se préparer une riposte pour le moins efficace.  En demandant toujours d’annoncer à l'avance quand se tiendra la prochaine consultation nous continuons sur la même voie. C'est en ce sens qu'au Parti Québécois nous avions décidé de ne pas annoncer nos couleurs afin de prendre « la pole position » dans le déroulement de la prochaine consultation.  Il devient alors beaucoup plus difficile pour nos adversaires de se préparer. 
La seule opposition possible pour nos adversaires pour l'instant est de créer la zizanie dans nos troupes en donnant toute la place à un Amir Khadir, à un François Legault, à un Pierre Curzi, dans l'unique objectif d'affaiblir et diviser le vote souverainiste. Il semble bien qu'encore une fois nos adversaires ont vu juste. Et nous jouons leur jeu comme des pantins.
Quand je parle ainsi, cela ne veut pas dire qu'il faille abandonner le combat pour l'indépendance, non au contraire, multiplions les arguments en faveur d'une telle indépendance auprès de ceux et celles qui sont à convaincre sur nos réseaux sociaux, dans nos carnets d’adresses internet.  Bâtissons-nous un réseau de communications pour contrer l'offre médiatique actuelle, contrôlée et peu ouvert à notre option.  Si chacun de nous pouvions réacheminer de la propagande sur notre option à une centaine d’autres personnes, il est fort à parier que nous pourrions avoir ainsi un réseau aussi puissant que celui des medias.  C'est à nous de s'organiser.  Si chacun met la main à la roue, ensemble nous réussirons.
Travaillons ensemble plutôt qu'à essayer d'avoir raison sur celui ou celle qui devrait ou ne devrait pas diriger le PQ. Ce n’est pas le temps de quitter le bateau.  N’oublions pas que ceux et celles qui désertent le camp péquiste faisaient sûrement partie des 6,92% qui n’avaient pas voté leur confiance à madame Marois. À savoir maintenant que le parti doit faire de la politique autrement, j’en suis.  À madame Marois d’agir en ce sens.  Elle seule détient la solution. 

mardi 5 juillet 2011

Dire NON au PQ, il faut y réfléchir avant de le dire

Dire NON au Parti Québécois c’est
Refuser une commission d’enquête sur la corruption.
Dire NON au Parti Québécois c’est
Refuser de faire un grand ménage dans le financement des partis politiques.
Dire NON au Parti Québécois c’est
Refuser d’adopter une Charte de la laïcité
Dire NON au Parti Québécois c’est
Refuser et accepter d’empêcher le français de devenir minoritaire
Dire NON au Parti Québécois c’est
Refuser la volonté d’établir une gestion plus intelligente de notre immigration
Dire NON au Parti Québécois c’est
Refuser de récolter au moins 50% des revenus tirés de nos ressources naturelles
Dire NON au Parti Québécois c’est
Refuser l’indépendance énergétique du Québec
Dire NON au Parti Québécois c’est
Refuser d’appuyer l’économie sociale, solidaire, coopérative
Dire NON au Parti Québécois c’est
Refuser de gouverner comme une nation et à tracer un parcours vers la souveraineté
Dire NON au Parti Québécois c’est
Refuser une femme première ministre
Pourquoi diriez-vous NON au vrai changement ?
Pourquoi déserteriez-vous le PQ ?
Qu’ont a offrir les autres partis politiques ?
Ne croyez-vous qu’il faille prendre le pouvoir d’abord pour ensuite se donner notre souveraineté ?
Au delà des chefs il y a un programme politique.
J’attends vos réponses.
Roger Kemp, Trois-Rivières, http://www.roger-kemp.blogspot.com/




vendredi 1 juillet 2011

Qui doit payer?

J’écoutais sur l’heure du dîner l’émission télévisée : La question du jour, animée par Simon Durivage au cours de laquelle des gens téléphonaient et émettaient des opinions sur la venue du couple royale en sol canadien.  Un interlocuteur s’indignait des coûts de cette visite princière et qui étaient imputables aux contribuables canadiens.  Un autre trouvait normal que l’on défraie les coûts de cette visite sous le prétexte que lorsqu’on invite quelqu’un à venir souper on ne lui fait pas payer la note.

Le prince William et sa femme Kate Middleton ont été accueillis jeudi, à Ottawa, par le ministre des Affaires étrangères, John Baird. (Cyberpresse)
PHOTO: FRANK GUNN, PC
Que doit-on en penser au juste?  En sachant que le couple ira au États-Unis et qu’il y défrayera ses dépenses, pourquoi ici au Canada ne ferions-nous pas de même?

Toute la question de la monarchie et de son influence sur les us et coutumes de ce Canada divisé sur la question nous le démontre. Il est bon de se rappeler que le Canada a été crée à partir de deux peuples fondateurs issus de deux mondes différents : la France et l’Angleterre.  Si la France a renoncé à ces rois et à son système royaliste, il en est tout autrement avec l’Angleterre pour qui la monarchie est omniprésente dans leur quotidien.

Les récents sondages sur cette venue du couple nous démontre clairement que d’une façon générale les anglophones sont très monarchiques alors qu’une très forte majorité de francophones ne le sont pas. 

Ah! Ces deux solitudes.

En 1982 lors du rapatriement de la Constitution Canadienne, on voulait montrer au peuple canadien que le Canada est un pays indépendant de l’Angleterre.  Je me pose toujours la question sur l’utilité d’une monarchie en sol canadien.  Pourquoi avoir un Gouverneur-Général et 10 lieutenants gouverneurs représentant la Reine d’Angleterre si nous sommes un pays indépendant?  Tous ces coûts reliés à ces inutiles institutions pourraient être plus utiles à la lutte contre la pauvreté, ne pensez-vous pas?

Comment doit-on gérer cette visite? 

Il est à remarquer que le couple est arrivé à Ottawa et il est prévu qu’il passera par Montréal puis par Québec avant de se diriger vers l’ouest canadien.  Pourquoi venir dans un milieu aussi hostile que le Québec?  Ne jetons-nous pas de l’huile sur le feu? 
En passant quand j’invite quelqu’un à venir souper, je n’ai pas besoin de dépenser pour un tapis rouge, ni pour une fanfare et tout un système de sécurité sophistiqué.  Le souper est aussi bon et plus intime. Il y a moyen, je pense, de faire simple et être quand même respectueux du protocole monarchique.

Roger Kemp, Trois-Rivières, www.roger-kemp.blogspot.com 01-07-2011.