mardi 1 novembre 2011

Voter pour des valeurs ou un chef.

Augmenter le salaire des enseignants tel que préconisé par François Legault serait selon lui la façon de faire pour s’assurer de la réussite des élèves à l’école. Je vous avouerai que je suis très perplexe face à cette éventualité.  Je côtoie le domaine de l’enseignement depuis plus de vingt ans et je suis en mesure d’affirmer que monsieur Legault fait fausse route avec son affirmation.  Il semble vouloir nous convaincre que la réussite n’est qu’une question de salaire.  Que, plus tu paies cher ton employé, plus il donnera du rendement.  À priori, cela semble vrai mais dans les faits cela ne l’est pas.  Au début, le principe est respecté mais ne perdure pas. 
Dans le cas des enseignants et enseignantes, la réussite n’est pas l’apanage de la seule performance des professeurs mais beaucoup de l’environnement familial des élèves.  Vous aurez beau avoir un bon professeur bien rémunéré, la réussite de ses élèves est directement reliée à la relation familiale qu’entretient l’élève avec ses parents.  Un enfant perturbé à la maison sera probablement affecté dans son rendement académique et ce n’est pas parce qu’il aura un professeur mieux rémunéré qu’il sera meilleur académiquement.
Si l’on se fie aux différents sondages, une bonne proportion de la population, probablement mal informée aurait tendance à accorder son vote aux idées de changement de monsieur Legault.  C’est dommage qu’elle agisse ainsi.  Cela amène des bouleversements politiques importants et pas nécessairement bénéfiques pour la majorité de la population.  Rappelons-nous le vote accordé à l’ADQ qui une fois en poste dans l’opposition officielle n’a pas été en mesure de livrer la marchandise.  Avec ce vote aveugle à François Legault, nous risquons une situation similaire.
Ce qui me dépasse le plus dans la situation politique au Québec, c’est de réaliser qu’une forte proportion de la population vote encore pour un chef plutôt que pour un programme politique.  Avant de voter ou de demander la démission d’un chef, il faudrait savoir d’abord quel programme politique est le plus susceptible de répondre à mes aspirations avant de voter ou de destituer un chef.
Et si on faisait un sondage sur lequel des programmes politiques offerts par les différents partis politiques. Lequel serait le plus susceptible de répondre à mes besoins quotidiens? Lequel remporterait la palme? Je serais très curieux d’en voir le résultat car il serait probablement très différent d’un sondage sur la popularité des chefs.
Roger Kemp, Trois-Rivières, 01-11-2011.

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