samedi 14 mai 2011

La puissance des medias et l'errance d'un sondeur

En lisant l’article de Robert Dutrisac dans Le Devoir du 14 mai, il y a un passage particulièrement des bouts de phrases que j’ai surligné qui m’ont titillé. D’abord, « Mais ce que retient Jean-Marc Léger, c'est que 36 % des répondants n'optent ni pour le PLQ ni pour le PQ. « Un tiers des électeurs est d'accord avec le gouvernement, un tiers approuve le PQ et un tiers veut une troisième voie, a analysé le sondeur. Les sondages sont relativement stables, mais ça ne veut rien dire. Derrière cette stabilité, il y a un électeur mécontent qui cherche autre chose. »

« Un tiers veut une troisième voie, analyse le sondeur » nous dit monsieur Dutrisac.  Ce qui me titille dans cette affirmation, c’est qu’il n’y a pas de troisième voie, il n’y a que deux voies qui s’offrent aux électeurs : la souveraineté ou le statu quo du fédéralisme canadien.  Car si les électeurs ne veulent plus rien savoir du PLQ ou du PQ, il leur reste deux autres alternatives telles le Québec Solidaire (souveraineté) ou l’ADQ (fédéralisme). Il rajoute « qu’il y a un électeur mécontent qui cherche autre chose ». Donc, la venue possible de monsieur Legault à la tête d’un possible nouveau parti, ne sera pas une nouvelle voie mais une autre voie pour le fédéralisme canadien, dans les faits ce sera un ADQ renouvelé rien de plus.

Pour moi, le 36% des répondants qui semblent se rechercher c’est ce que j’ai toujours appelé le vote volatile. Un vote si volatile qui se promènera d’un parti à un autre et ce vote correspond à une classe de gens peu ou à peu près pas politisé qui se laissent influencer par les gros titres des journaux et les « punch » des médias électroniques.  L’élection du « bon Jack » en est un exemple frappant.  Les électeurs ont voté pour la tête dirigeante des partis politiques et non pour les candidates et candidats desdits partis.  Qui faisaient la « une » des nouvelles médiatiques? Les chefs, soit dans un débat télévisé, soit par une présence dans un comté et publicisé par les journaux locaux, soit par des apparitions à des émissions de variétés du genre « Tout le monde en parle ». C’est ainsi que l’on en arrive à des votes volatiles qui vont se promener au gré des performances des chefs et au gré des reportages journalistiques.    

Un peu plus loin dans l’article de monsieur Dutrisac, il écrit « Pour une majorité de répondants (63 %), le gouvernement Harper devrait reconnaître le Québec comme société distincte dans la Constitution canadienne. Chez les francophones, ils sont 71 % à être de cet avis. Ce sont les souverainistes qui semblent appeler de leurs vœux cette reconnaissance de la société distincte, soit 87 % des sympathisants péquistes et 83 % des solitaires. Les libéraux sont partagés, tandis qu'une majorité d'adéquistes (56 %) est d'accord. « Les gens ont encore espoir dans le Canada. Ils aimeraient donc que ça fonctionne. Le NPD a un poids à porter plus lourd qu'il le pense », a avancé Jean-Marc Léger. »  Selon moi monsieur Léger avec tout le respect que je lui porte se trompe en affirmant que les électeurs québécois ont encore espoir dans le Canada.  Ce n’est pas parce qu’ils ont opté pour le « bon Jack » que cela veuille exprimer leur espoir dans le Canada.  Ce n’est que la résultante de la médiatisation dirigée de la campagne électorale. 

Un autre épisode de « Bunker » a été écrit.

Roger Kemp, le 15 mai 2011.

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