lundi 15 août 2011

Le respect, une question d'éducation

Le respect une question d’éducation.
Il fut une époque où certain sujet était dans nos familles passablement tabou.  Un de ceux-ci était l’éducation de la sexualité de nos enfants.  L’emprise de l’église sur nos mœurs était telle qu’il ne fallait pas aborder ce sujet avec nos enfants du moins pas avant l’atteinte de la majorité.
Un jour mon frère aîné âgé à ce moment de douze ans, pour se montrer intéressant à mes yeux me pointe du doigt notre grande sœur et d’un ton rieur se moque du ventre protubérant qu’elle a.  Il faut savoir qu’elle était enceinte et qu’elle allait accoucher dans les jours suivants.
Ma mère ayant vu et entendu mon frère se moquer ainsi de sa sœur plutôt que de répliquer ipso facto à cette moquerie, alla plutôt voir son mari assis au salon comme à tous les jours depuis son accident au cerceau le paralysant à demi et le condamnant à son fauteuil de coin du salon.
Mon père reçu la doléance de ma mère mais ne répliqua pas immédiatement à la chose préférant se garder le bon moment pour faire la leçon à mon frère.
Celle-ci se présenta au souper.
Mon père assis à la table de la cuisine fit asseoir mon frère devant lui.  Devant tous, au début du repas, pointa d’un geste rapide mon frère et lui demanda de réciter un « Je vous salue Marie ». Mon frère demanda pourquoi et mon père toujours en le pointant lui répéta encore une fois de réciter la prière.  Mon frère continua à demander pourquoi mais devant l’insistance de mon père, il s’exécuta.
Il entreprit ladite prière : Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous et Jésus le fruit de vos entrailles est béni…  Mon père l’arrêta et lui demanda de répéter la dernière phrase.  Mon frère répéta « et le fruit de vos entrailles est béni.  Mon père dit d’une voix forte et autoritaire à mon frère : Tu sais ce que veux dire les mots, le fruit de vos entrailles est béni?  Avant même que mon frère ne réponde, mon père dit : Cela veut dire qu’il ne faut pas se moquer du corps d’une femme portant dans son ventre un enfant à naître.  Ce que ta sœur porte en elle mérite tout le respect qu’il faut.  Mon enfant plus jamais tu te moqueras d’une femme enceinte, c’est compris demanda-t-il? 
Mon frère hocha la tête en signe de compréhension.  Cette leçon fut aussi un message pour nous tous assis autour de la table.  Notre père malgré sa maladie avait cette capacité de bien démontrer la philosophie de vie que nous devions tous avoir.  Que la sexualité menant à la création d’un être vivant ne mérite pas des moqueries.
Le message était sans équivoque.

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